Le biais d’auto-complaisance : quand notre égo nous joue des tours.

Publié le 8 mars 2025 à 18:25

Nous aimons tous penser que nous sommes responsables de nos réussites. Mais qu’en est-il de nos échecs ? Lorsque quelque chose tourne mal, avons-nous tendance à nous blâmer nous-mêmes ou à accuser des facteurs extérieurs ? C’est là qu’intervient le biais d’auto-complaisance, un mécanisme mental qui nous pousse à attribuer nos succès à nos compétences et nos échecs à des circonstances hors de notre contrôle. Ce biais est omniprésent dans notre vie quotidienne, influençant nos décisions, nos relations et même notre apprentissage.

 

Qu’est-ce que le biais d’auto-complaisance ?

Le biais d’auto-complaisance est une distorsion cognitive qui consiste à s’attribuer le mérite de ses succès tout en rejetant la responsabilité de ses échecs sur des causes externes. Il repose sur un besoin psychologique profond : protéger notre estime de nous-même et maintenir une image positive de notre personne.

 

🔍 Exemple typique :

Un étudiant qui obtient une bonne note à un examen pensera : "J’ai travaillé dur, je suis intelligent."

S’il échoue, il se dira plutôt : "L’examen était injuste, le professeur ne m’aime pas."

Nous avons tendance à faire cette distinction inconsciemment, influencés par notre égo et notre besoin de validation.

 

Pourquoi ce biais existe-t-il ?

Le biais d’auto-complaisance trouve ses racines dans plusieurs mécanismes psychologiques :

1. La préservation de l’estime de soi : nous voulons nous voir comme compétents et capables, donc nous minimisons nos erreurs.

2. Le besoin de contrôle : nous aimons penser que nous maîtrisons notre destin, mais les échecs nous rappellent que certains éléments échappent à notre contrôle.

3. L’effet social : dans une société où la réussite est valorisée, nous avons tendance à embellir nos accomplissements et à justifier nos échecs.

 

Les conséquences du biais d’auto-complaisance

Si ce biais peut parfois nous protéger de la culpabilité excessive, il peut aussi nous empêcher d’apprendre et de progresser.

Manque de remise en question : si nous blâmons toujours les autres ou les circonstances, nous ne voyons pas nos propres erreurs et nous ne nous améliorons pas.

Relations tendues : dans un travail d’équipe, ce biais peut mener à des conflits, car chacun attribue les succès à soi-même et les échecs aux autres.

Illusion de compétence : en surestimant notre rôle dans nos succès, nous pouvons nous croire meilleurs que nous ne le sommes réellement.

 

Comment éviter ce biais ?

Heureusement, il est possible de prendre conscience du biais d’auto-complaisance et de le corriger :

Pratiquer l’auto-analyse : se poser la question "Et si j’étais responsable de cet échec ?"

Accepter les feedbacks : écouter les critiques constructives et les considérer comme une opportunité d’apprentissage.

Reconnaître les influences externes dans nos succès : avoir du recul et admettre que nos réussites ne sont pas seulement le fruit de nos efforts, mais aussi d’un contexte favorable.

Prendre du recul sur nos émotions : accepter que l’échec fait partie du processus et ne remet pas en cause notre valeur personnelle.

 

Conclusion

Le biais d’auto-complaisance est un mécanisme mental puissant, qui nous pousse à voir nos succès sous un prisme flatteur et nos échecs sous un angle défensif. Si ce biais nous aide à préserver notre estime de nous-même, il peut aussi freiner notre développement personnel et professionnel. Prendre conscience de ce biais et apprendre à le corriger nous permet de grandir, de mieux interagir avec les autres et d’adopter une vision plus juste de notre place dans le monde.